Non, cette page Facebook n’est pas celle de la SBIN SA

Avec l’annonce du lancement des activités du 3e opérateur GSM, « Celtiis » au Bénin, différentes publications ont été faites. Pour la plupart, ces publications informent sur les tarifs des services que va fournir l’opérateur géré par la Société béninoise des infrastructures numériques (SBIN) SA. On a remarqué aussi que plusieurs pages Facebook, portant le même nom que ladite société ou presque, ont vu le jour comme vous pouvez le constater ICI. Principalement cette page ci-dessous, qui a d’ailleurs publié une liste de services et leurs tarifs, n’est pas celle de SBIN SA. Ladite publication a suscité plus de 1000 réactions (772 mentions j’aime, 287 commentaires et 585 partages).

Pour se rendre compte qu’il s’agit d’une fausse page Facebook, il faut juste se rendre sur le site internet de la SBIN SA. Complètement en bas de la page d’accueil, se trouvent les logos des réseaux sociaux. En cliquant sur le logo de Facebook, vous êtes directement envoyé ICI ( à 17H32 minutes, heure à laquelle nous rédigeons cet article). Vous constatez que la page n’est plus disponible. Selon nos informations, le nom de la page a été changé au cours de cette journée du vendredi 21 octobre 2022, entre 16h et 17h. Ainsi, le nouveau nom de la page Facebook officielle de la SBIN SA est devenu « @CeltiisBénin ». Elle est disponible ICI.

Nous ensuite contacté le service client digital de la SBIN sur twitter pour confirmer les informations relatives aux tarifs. « Nous n’avons pas une telle information à notre disposition. Toutefois, vous serez informé une fois que l’information sera officielle. Dans l’intervalle, nous restons à votre disposition pour toute demande. Merci », a répondu le service.

Verdict

Faux

La page Facebook @SBINBénin n’est pas la page officielle de la SBIN SA.

En conséquence, les informations que publie ladite page ne sont pas officielles.

Cette vérification a été faite par le Fondateur de Bénin Check, Délofon Toussaint HOUETOHOSSOU

Non, l’écorce de l’anacardier ne détruit pas les venins de serpent

Un post Facebook en date du 26 septembre 2022 laisse croire que les personnes victimes de morsure de serpent peuvent utiliser l’écorce de l’arbre de Cajou (anacardier) pour anéantir l’effet du venin. Il a suscité plus de trente mille réactions (6200 j’aimes, 979 commentaires et 32000 partages). Cette information est pourtant fausse. 

 

Selon l’OMS, les morsures de serpents constituent un problème de santé publique. « Chaque année, il se produit 5,4 millions de morsures de serpents entraînant de 1,8 à 2,7 millions de cas d’envenimement (intoxication par une morsure de serpent). On compte entre 81 410 et 137 880 décès et environ 3 fois plus d’amputations et d’incapacités définitives chaque année. La plupart des cas surviennent en Afrique, en Asie et en Amérique latine. En Asie, jusqu’à 2 millions de personnes sont mordues par des serpents venimeux chaque année tandis qu’en Afrique, on estime entre 435 000 et 580 000 le nombre de morsures nécessitant un traitement. Ce sont les femmes, les enfants et les agriculteurs dans les communautés rurales pauvres des pays à revenu faible ou intermédiaire qui sont le plus souvent victimes d’un envenimement. Ce fardeau pèse le plus lourd sur les pays ayant de faibles systèmes de santé et peu de ressources médicales. », informe l’institution mondiale. 

Ce qu’on sait des venins de serpents 

Les morsures de serpents sont souvent accompagnées d’inoculation de venins. « Dans 20 à 30 % des cas, les morsures n’entraînent pas d’inoculation de venin (morsures sèches). Selon les propriétés enzymatiques et toxiniques des différents venins des serpents, on distingue schématiquement 3 syndromes d’envenimation : cytotoxique, hémato-
toxique et neurotoxique. Les 2 premiers syndromes ont en commun une douleur intense et anxiogène. Le syndrome neurotoxique est généralement indolore, mais peut s’accompagner de nécrose (cobras cracheurs) », expliquent F. Sorge et J. P. Chippaux dans un document intitulé « La Lettre de l’Infectiologue • Tome XXXI – n° 4 – juillet-août 2016« 

Les venins sont constitués chimiquement de deux groupes de protéines:  les enzymes, dont la toxicité aiguë est généralement faible, et les toxines (plus d’explication à la page 75 de ce document). 

Ce qu’on sait des anti-venins 

Les anti-venins précipitent les protéines composant le venin et les neutralisent. Ils sont spécifiques d’un nombre plus ou moins important de serpents, informent expliquent F. Sorge et J. P. Chippaux. 

Source: page 4 de ce document https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers19-11/010076893.pdf

Les vertus de l’anacardier 

Selon l’ex-directeur général de l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS), Stanley Okolo, à travers un document intitulé « Pharmacopée de l’Afrique de l’ouest« , l’écorce de la tige est utilisée pour arrêter le saignement des dents (Arokoyo et al., 2015), et comme antidiabétique, anti-inflammatoire (Tedong et al., 2007), antihypertensif (Tchikaya et al., 2011). Le jus du fruit est utilisé pour le traitement de la lèpre, l’éléphantiasis, le psoriasis, la teigne, le diabète, les verrues et les cors (Mbatchou et Kosoono, 2012). Les feuilles et l’écorce sont utilisées dans la décoction pour la
diarrhée, l’enflure et les ulcères de la bouche. Les racines sont utilisées pour traiter la douleur (Mshana et al. 2000). L’infusion des feuilles et de l’écorce soulage les maux de dents, les douleurs gingivales et la dysenterie (Godghate et al. 2013).

Verdict

Faux

Au regard des documents scientifiques consultés l’anacardier n’est pas reconnu comme ayant des vertus d’anti-venin. De plus, les anti-venins sont pour la plupart spécifiques aux familles de serpents. L’OMS ne conseille nullement l’utilisation de l’anacardier pour soigner les morsures de serpent. 

Donc, l’écorce de l’anacardier ne soigne pas les morsures de serpent et n’est pas un anti-venin scientifiquement prouvé. Seuls les anti-venins homologués peuvent être réellement efficace contre les morsures de serpent.

 

 

Non, cette photo n’est pas celle du nouveau format du permis de conduire béninois

Plusieurs médias béninois en ligne et les réseaux sociaux ont répandu la nouvelle. Ils montrent une photo qui, selon eux, est le nouveau format du permis de conduire au Bénin. « Selon nos informations, À compter du mois de septembre 2022, cette réforme prendra corps. Il s’agit d’un nouveau format de permis de conduire qui sera délivré aux populations ».

Faux nouveau format du permis de conduire béninois
Ci-dessus le faux nouveau format du permis de conduire béninois

Cette information est-elle exacte ? Voici la vérification de Bénin Check. 

Selon nos recherches sur google, http://www.24haubenin.com est le premier média en ligne qui a publié cette information. ICI se trouve le lien de l’article qui a été supprimé. En approfondissant nos recherches sur les archives de google ICI, nous avons remarqué que la publication a été faite le vendredi 2 septembre 2022 entre 9h30 et 9h35 (heure béninoise). Après sa publication, il s’est retrouvé sur Facebook, premièrement, sur la page  de « A la une« , le même jour à 11h12 (heure béninoise). D’autres pages Facebook ont publié l’information par la suite. C’est le cas de la page Facebook de la radio Fraternité FM, disponible ICI, qui a été partagée 179 fois avec 476 commentaires et plus de 3000 j’aimes. 

Démenti 

C’est à travers un communiqué que le directeur général par intérim de l’ANATT, Alain Hinkati, a démenti l’information. Voici, ci-dessous, ledit communiqué officiel en date du 2 septembre 2022:

« Il circule depuis quelques jours un spécimen du nouveau format du permis de conduire sur les réseaux sociaux et dans certains quotidiens. L’Agence nationale des transports terrestres (Anatt) n’est en aucun cas associée à cette manœuvre et décline toute responsabilité. Par ailleurs, l’Anatt tient à rassurer ses usagers que des travaux sont en cours pour la mise en service des cartes de permis sécurisées. L’Anatt remercie ses usagers pour la confiance.

Fait à Cotonou, le 02 septembre 2022

Le Directeur Général par intérim,

Alain HINKATI »

Verdict

Faux, cette photo ne montre pas le nouveau format du permis de conduire béninois. Pour le moment, il n’y pas de nouveau format. 

Cette article de vérification a été rédigé par le Fondateur de Bénin Check, Délofon Toussaint HOUETOHOSSOU

 

Non, cette liste de fournitures scolaires n’est pas publiée par le ministère

Depuis hier, lundi 29 août 2022, plusieurs médias béninois publient une liste dite « officielle » des fournitures scolaires dans le cadre de cette nouvelle rentrée au Bénin. Vous pouvez consulter les articles relatifs à ladite liste ICI, ICI , ICI et ICI. Cette liste est-elle rendue publique par les autorités compétentes ? Bénin Check a vérifié cette information pour vous. Continuer à lire … « Non, cette liste de fournitures scolaires n’est pas publiée par le ministère »

Non, les Ecureuils du Bénin ne sont pas devenus les Guépards

Au détour d’une interview accordée, le samedi 20 août 2022, à l’issue de l’assemblée générale qui a connu sa réélection, le président de la Fédération béninoise de football (FBF), Mathurin de Chacus, a déclaré que : « A partir de ce jour, il n’y aura plus d’Ecureuils au Bénin au niveau du football. A partir de ce jour, nos footballeurs s’appelleront les Guépards ». Plusieurs médias ayant relayé cette information font savoir que : « Les Ecureuils n’existent plus, place désormais au Guépards », « Les Ecureuils deviennent les Guépards » comme vous pouvez le voir ICI, ICI, ICI et ICI. L’équipe du football du Bénin a-t-elle réellement changé de nom ? Les Ecureuils sont-ils devenus effectivement les Guépards ? Bénin Check a vérifié cette information pour vous.

Comme vous pouvez le constater dans le titre de l’article, ci-dessus, de la RFI, l’équipe de football du Bénin ne s’appelle plus « Ecureuils », mais plutôt « Guépards ». Sur la page Facebook  de la RFI, le post ayant relayé le lien de l’article a reçu plus de 500 commentaires et a été partagé plus de 100 fois.

Mais en réalité à la date où nous écrivons cet article, les footballeurs béninois continuent d’être appelés « Ecureuils ». Et pourquoi?

Lors de l’entretien relatif au changement de nom, le président de la FBF, Mathurin de Chacus, a fait une nuance dont les journalistes et internautes n’ont pas tenu compte. Tout en confirmant que les Ecureuils deviennent les Guépards, il a ajouté : « Nous avons déjà adressé le courrier à notre ministre de tutelle pour lui demander l’autorisation de changer de l’équipe nationale ».

https://www.youtube.com/shorts/eUR4xoNxDko

L’autorisation du ministère des Sports

Le ministère des Sports est le ministère de tutelle de la FBF au Bénin. Jusqu’à présent, il n’a pas donné une suite officielle à la demande de la FBF. Mieux, le conseiller technique dudit ministère, Jean-Marc Adjovi-Boco, a déclaré selon les propos relayés par les confrères du quotidien du service public « La Nation« : « Je pense que cette annonce du changement de nom de la sélection nationale vient de la Fédération béninoise de football. Nous l’avions tous suivie, mais j’estime que rien ne peut se faire sans l’aval du ministère des Sports et du gouvernement. » De ses propos, on comprend que la procédure de changement de nom à l’équipe nationale est complexe et n’est pas encore allée à son terme. « La dénomination des équipes nationales est un nom générique qui doit aussi être le choix de l’ensemble des fédérations sportives. Il ne faut pas faire de polémique là où il n’y en a pas. Je pense qu’il faut que ce sujet fasse objet de discussion afin que le choix soit national. Il peut être celui de la FBF mais il faut que cela soit une dénomination consensuelle : un choix unanime des fédérations, du ministère et du gouvernement. » Dans la même logique, le président du Comité national olympique et sportif béninois, Julien Minavoa, a laissé entendre : « Je voudrais vous dire que c’est un acteur du mouvement sportif national qui a pris cette initiative avec son entité lors de leur assemblée générale élective. Cela n’engage que lui. Et puisqu’il a compris que le changement de dénomination ne relevait pas de ses compétences, il dit avoir saisi l’autorité ministérielle. Nous attendons de voir la suite du processus. »

Pour rappel, en 2008 la FBF a tenté, sans succès, de changer le nom de la sélection nationale de football.

Le lundi 28 février 2022 à Porto-Novo, le comité exécutif de la FBF avait approuvé une décision de changement du nom de l’équipe nationale ‘’Ecureuils’’. Pour le secrétaire général de la FBF, Claude Paqui, le gouvernement a son mot à dire. Il avait déclaré au micro de la Frissons radio que la FBF entend «prendre langue avec le gouvernement à travers le ministère des Sports» afin que le conseil des ministres, à un moment donné, analyse et apprécie, «après certainement une large consultation nationale voire internationale». 

Verdict

Faux

Le nom de l’équipe de football du Bénin n’a pas encore changé. Les footballeurs béninois continueront d’être appelés « Ecureuils » jusqu’à la prise d’une décision du gouvernement censée valider la volonté de changement de nom exprimée par la FBF. 

Jusqu’à présent, nous sommes à l’étape de proposition. 

Cette vérification a été faite et son article est rédigé puis publié par le Fondateur de Bénin Check, Délofon Toussaint HOUETOHOSSOU

Non, ces images ne montrent pas des femmes fouettées par leurs fiancés au Soudan du Sud

Sur plusieurs pages Facebook, des publications associées à plusieurs photos indiquent qu’au Soudan du Sud, les femmes se font fouetter par leurs fiancés. Ce qui leur permet de prouver leur amour et leur maturité à gérer un foyer. Est-ce le fiancé qui fouette la femme? La cérémonie a-t-elle lieu au Soudan du Sud?  La vérification de Bénin Check apporte des réponses à ces différentes questions.   

Comme vous pouvez le constater, cette publication en date du 10 août 2022, a enregistré 14 mille commentaires. Elle a été partagée 2800 fois. 

Les faits 

Dans la publication, nous voyons trois photos dont une que vous voyez ci-dessous. Une recherche d’image inversée permet de comprendre que cette photo a été publiée pour la première fois en mars 2010. Elle illustre un rituel dénommé « l’Ukuli » chez les Hamar en Ethiopie. 

Le rituel de l’Ukuli 

L’Ukuli est le rituel de passage du garçon à l’âge adulte. Tout garçon de la tribu y participe afin de devenir un « donza », c’est-à-dire un homme. Cela lui permettra de posséder un troupeau et de choisir sa future femme. Le chef de la tribu désigne celui qui participera à la cérémonie, qui a lieu plusieurs fois par an.

Il s’agit avant tout d’une démonstration de force et d’habileté. Le jeune homme, surnommé l’Ukuli, doit sauter complètement nu par-dessus un troupeau de vaches alignées. Son objectif est de parcourir les dos des bovidés et cela sans tomber, en plusieurs allers-retours. Après cela, le chef de la tribu le déclare homme. Néanmoins le jeune Ukuli peut se permettre une seule et unique chute. Au-delà, il devient la risée de la tribu et est battu par les membres de sa famille. Et il ne pourra plus prétendre à devenir un homme.

Mais la cérémonie de l’Ukuli ne consiste pas seulement en un saut par-dessus un troupeau de vaches. En effet, il existe en amont tout un rituel mené par les femmes de la tribu, notamment celles de la famille du futur « donza ». Elles vont provoquer par des gestes et des paroles, les Maz, un groupe de jeunes hommes qui ont récemment réussi leur rituel initiatique. Poussés par les provocations des femmes, ils ripostent en leur assenant des coups de fouet. Sans pousser un seul cri de douleur, les femmes Hamar veulent montrer qu’elles sont courageuses et fortes face aux épreuves. C’est aussi un signe d’amour pour celui qui va devenir un homme. Ainsi, plus elles reçoivent de coups de fouet, plus leur fierté est grande. Et surtout, elles n’hésitent pas à exhiber leurs cicatrices comme des trophées.

 

Un reportage sur le rituel Ukuli

Verdict

Faux

Les femmes ne sont pas fouettées par leurs fiancés et cette cérémonie n’est pas pratiquée par une communauté du Soudan du Sud.

Cette vérification a été faite et cet article a été rédigé, puis publié par le Fondateur de Bénin Check, Délofon Toussaint HOUETOHOSSOU

Aucune preuve que le Bénin est redevenu un puits de carbone depuis presque deux ans

Dans son discours prononcé lors du cérémonial de port de galons de 100 gardes-forestiers, le mardi 11 janvier 2022, le ministre béninois du cadre de vie et du développement durable, José Tonato, a indiqué que le Bénin est redevenu un puits de carbone « depuis presque deux ans ». Bénin Check a vérifié cette information pour vous. 

Vous pouvez suivre la déclaration de l’autorité ministérielle dans la vidéo ci-dessus (entre 1m52 et 2m10) ou lire la quatrième phrase du deuxième paragraphe de l’article publié par un journal en ligne ICI.

Pour mieux comprendre le travail de recherche que nous avons effectué, nous vous demandons de cerner quelques notions liées aux changements climatiques.

Un pays est appelé «puits de carbone » lorsque le bilan total de ses émissions et absorptions de Gaz à effet de serre (GES) est négatif. En d’autres termes, pour qu’un pays soit dit « puits de carbone » ou « puits de GES », il faut que la quantité de GES absorbée dépasse la quantité émise. A contrario, si la quantité émise dépasse celle absorbée, on dit que le pays est un « émetteur de GES » ou « source de GES ».

Les GES, selon wikipédia, sont des composants gazeux qui absorbent le rayonnement infrarouge émis par la surface terrestre et contribuent ainsi à l’effet de serre. L’augmentation de leur concentration dans l’atmosphère terrestre est l’un des facteurs à l’origine du réchauffement climatique. Pour connaître les quantités de GES émises et celles absorbées, on procède à un inventaire.

Inventaire des GES

Le dernier inventaire des GES réalisé au Bénin s’est focalisé sur la période allant de 1990 à 2015. Les résultats sont disponibles dans le document intitulé « Troisième communication nationale du Bénin à la Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques » (disponible ICI). Au niveau de la page 26 de ce document publié soumis en 2019, on lit : « Les résultats des inventaires montrent que le Bénin qui était un puits net de GES estimé à -1 093,61 Gg CO2 équivalent en 1990 est devenu une source nette de GES estimés à 681,93 Gg CO2 équivalent en 1997. De 1997 à 2015, les émissions de GES du Bénin sont désormais supérieures aux absorptions de CO2 ».

 

Les estimations sur la période de 2016 à 2030

Le document intitulé « Troisième communication nationale du Bénin à la Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques » présente dans un tableau, à sa page 30, les synthèses des estimations des émissions et absorptions des GES durant la période de 2016 à 2030. Lesquelles estimations sont faites sur la base des scénarios de référence et d’atténuation (l’atténuation, c’est l’ensemble des mesures prises pour réduire les émissions de GES). Deux grandes conclusions sont à tirées des informations dudit tableau. La première, si aucune mesure n’est prise pour réduire les émissions de GES, le Bénin demeurera pays émetteur de GES jusqu’en 2030.

 

Le seconde, si des mesures sont prises pour réduire les émissions de GES, le Bénin redeviendra un puits de carbone à partir de cette année 2022. Notons que lesquelles mesures à prendre pour réduire les émissions de GES incluent aussi le secteur de la foresterie. 

Notons qu’en ratifiant la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) le 30 juin 1994, la république du Bénin est astreinte à soumettre une communication nationale sur les changements climatiques à la Conférence des Parties tous les quatre ans. Donc, normalement après la Troisième communication nationale (celle qui a servi de base pour cette vérification) soumise en 2019, une autre est attendue en 2023.

Au regard de l’inventaire et des estimations d’émission et d’absorption de GES, selon la Troisième communication nationale du Bénin à la Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, aucune donnée ne prouve que le Bénin est redevenu un puits de carbone depuis presque deux ans. 

Cette vérification a été faite et l’article a été rédigé par le fondateur de Bénin Check, Délofon Toussaint HOUETOHOSSOU

Non, les sorties nocturnes à partir de 20h ne sont pas interdites au Bénin

Un message écrit et un audio (en langue nationale Goungbé) faisant état d’une interdiction faite aux populations de sortir dans la nuit, au-delà de 20h, ont été diffusés dans des groupes whatsapp en début de cette semaine. Nous les avons reçus d’un citoyen qui était très inquiet vu la gravité de la situation décrite.

De quoi s’agit-il?

Le lundi 30 mai 2022, vers 19h, le citoyen nous avons envoyé deux messages. Un texte ( voir capture d’écran ci-dessous) et l’audio ci-dessous publié.

L’audio relayé plusieurs fois essaie d’expliquer le texte en question. En résumé, l’auteur dit : « Ce sont les hauts gradés de la police et de l’armée qui ont publié le texte. Ils nous informent qu’à partir de ce lundi (30 mai 2022 NDR) les populations, sur toute l’étendue du territoire national, sont invitées à rester chez elles le soir, à partir de 18h, parce que les djihadistes sont entrés au Bénin. Donc, à partir d’aujourd’hui, les policiers vont effectuer des contrôles partout au Bénin, en particulier à l’Ouest. Ainsi, toute personne qui sera retrouvée en dehors de sa maison, à partir de 20h, sera mise aux arrêts quelle que soit la pièce d’identité qu’elle aura présentée. Les contrôles se feront pendant 10 jours ».

Remarquons d’abord que le texte est truffé de fautes. De plus, les phrases sont incohérentes. A cela, il faut souligner qu’on y parle d’ « aumônier militaire », alors qu’au Bénin, l’armée ne comporte pas en son sein d’aumônier. (Regardez, ci-dessous,  les fautes et les incohérences notées dans le texte).

Pour finir avec toutes les inquiétudes, la police républicaine a publié, ce mardi 31 mai 2022, un communiqué indiquant qu’il s’agit de fausses informations. Retrouvez ici, ledit communiqué. Il faut aussi ajouter que les populations qui étaient en circulation au-delà de 20h hier, 30 mai 2022, n’ont pas été interpellées. Tout le monde continue de circuler librement dans la journée, comme dans la nuit.

En conclusion, ce message qui sème la panique est faux. Il s’agit d’une fausse information.

Faux, aucune terre sans ADC ne sera mise dans le patrimoine de l’Etat

A travers une publication partagée 197 fois sur Facebook et ayant suscité assez de réactions, la population béninoise est sensibilisée pour faire les Attestations de Détention Coutumière (ADC) de leurs domaines (maisons et champs) au plus tard le 14 août 2023. « Passé ce délai, toute terre sans ADC sera mise dans le patrimoine de l’Etat ». Qu’en est-il réellement? 

L’Attestation de Détention Coutumière  (ADC) est l’un des papiers qui doit constater la présomption de propriété d’une terre avant le démarrage de la procédure de confirmation du droit par le bureau communal du domaine et du
foncier. (article 4 de la loi 2017-15 du 10 août 2017 modifiant et complétant la loi 2013-01 du 14 août 2013 portant code foncier et domanial en République du Bénin).

Selon cette loi en vigueur, la délivrance des ADC est une responsabilité des maires (Article 352). Plus loin, il est donné un délai de 10 ans, à compter de la date ( 14 août 2013) de promulgation de la loi 2013-01 portant code foncier et domanial en République du Bénin, la possibilité aux maires d’affirmer tous faits ou toutes conventions portant sur un immeuble ne disposant pas titre foncier (article 516). Passé ce délai, la loi fait savoir qu’aucune transaction immobilière (vente, achat, donation) ne pourra être faite sur une terre n’ayant pas de titre foncier. Notons que ce délai arrive à expiration le 14 août 2023. 

Après cette date, aucun texte ne prévoit que les terres n’ont muni de l’ADC deviendront des propriétés de l’Etat. D’ailleurs, la loi 2017-15 du 10 août 2017 modifiant et complétant la loi 2013-01 portant code foncier et domanial en République du Bénin précise en son article 284 les terres qui appartiennent ou peuvent appartenir au domaine privé de l’Etat. Il n’est indiqué à aucun endroit que les terres n’ayant pas d’ADC peuvent être mises dans le domaine privé de l’Etat. Contacté, Hugues Sagbadja, chargé de projet à l’Agence Nationale du Domaine et du Foncier (ANDF), a clairement déclaré : « C’est faux. Aucune disposition légale ne prévoit que les terres n’ayant pas d’ADC après le 14 août 2023 deviendront une propriété de l’Etat ».

En conclusion, cette information largement relayée et visant à sensibiliser la population afin qu’elle fasse les ADC de leurs terres au plus tard le 14 août 2023 au risque d’être dépossédée par l’Etat est fausse. 

Non, cette photo ne montre pas Georges Bada en France

Après l’évasion, dans la nuit du jeudi au vendredi 10 mars 2022, de l’ex-maire de la commune d’Abomey-Calavi, Georges Bada, des publications ont été faites sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook, pour informer qu’il est en cavale en France. La photo utilisée pour appuyer ces publications ne montre pas la présence de l’ancien maire au pays de Emmanuel Macron. Bénin Check a vérifié cette photo pour vous.

La photo en question a été publiée sur le compte Facebook de l’ex-maire en cavale, le 22 juin 2014 comme vous pouvez le remarquer dans le lien intégré ci-dessous. 

Sur la photo, un indicatif bien visible a orienté notre vérification. Il s’agit de SIEBEL. Une recherche sur Google MAP a permis de comprendre que SIEBEL est une bijouterie se trouvant uniquement au Pays-Bas. Une des photos des différentes boutiques de SIEBEL montre assez de ressemblance avec la rue dans laquelle la photo de Georges Bada a été prise. L’adresse de ladite boutique, Ketelstraat 27-29, 6811 CX Arnhem, Pays-Bas, a servi de base à une recherche sur Google Earth Pro. Les résultats montrent exactement la rue dans laquelle, l’ancien maire a pris sa photo en 2014. Ci-dessous, la capture d’écran de la rue. 

En conclusion, cette photo ne montre pas Georges Bada en France. Elle a  été prise par l’ancien maire et publiée sur son compte Facebook en 2014.  

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